Autorisée ou interdite ?
La baignade en Marne…beaucoup d’entre nous s’en souviennent ! Elle fut interdite en 1970 par arrêté préfectoral, ce qui marqua le coup d’arrêt d’une activité très prisée des derniers siècles. La baignade constituait une activité de loisirs, de proximité, très prisée des habitants.
On a pu dénombrer 24 baignades officielles anciennes sur les 25 km de Marne, sur le territoire du Syndicat Marne Vive. Baignades municipales, clubs nautiques, concours… Elles donnaient lieu à de véritables scènes de la vie courante sur la rivière.
A Nogent, on se souvient par exemple de la baignade du restaurant Convert, baignade privée dans l’enceinte de l’établissement qui fut construite dans les années 1940. Il en reste aujourd’hui les cabines en béton visibles sous la dalle de la terrasse qui surplombait la Marne.
A Gournay, la Plage était surnommée « Le Petit Deauville », grâce à ses célèbres cabines de plage bleues rayées de blanc… et à sa fréquentation !
Le territoire reste donc encore fortement marqué par la baignade en Marne et nombre d’entre nous, âgés de plus de 40 ans, ont pu apprendre à nager dans la rivière !
Pourquoi la baignade est-elle encore interdite ? Où en est-on ?
Replaçons-nous dans le contexte des années 60-70 : la Marne est bordée de nombreuses industries et le territoire se densifie de façon soutenue. Chacun déverse ses déchets directement (ou presque) dans la Marne, qui recueille donc de graves pollutions. De plus, le territoire subit la densification de l’espace et se détourne, petit à petit, de la rivière, considérée plutôt comme un exutoire ! On peut donc comprendre que la qualité de la rivière était assez altérée. C’est, d’ailleurs, à cette époque que se sont développées les piscines chlorées, pour compenser l’activité perdue…
Globalement, la situation a considérablement évolué depuis. L’impact de l’industrie a notablement diminué, les rejets en Marne sont aujourd’hui strictement contrôlés. De plus, les rejets des habitants sont traités, quasi-intégralement, dans des stations d’épuration aux normes. La qualité de la Marne s’est donc améliorée.
Pour autoriser la baignade, ce sont, en particulier, les teneurs en bactéries qui sont analysées. Celles-ci viennent des eaux usées de nos habitations (lavabos, toilettes, douches). La grande majorité de ces eaux usées sont acheminées et traitées en station d’épuration. Mais une petite partie transite encore, malencontreusement, dans le réseau des eaux de pluie et arrive donc… en Marne…sans traitement !…
Le problème se pose particulièrement l’été, époque des baignades, lorsque les pluies d’orage surviennent et « nettoient » ces réseaux ! Ce sont ces dysfonctionnements qu’il faut aujourd’hui résoudre pour espérer obtenir une Marne de qualité « baignable ».
On note aussi que, si la qualité de la Marne s’améliore, les normes se durcissent.
Les efforts du territoire sont aujourd’hui tout à fait perceptibles, puisque les jours où les teneurs en bactéries sont sous les seuils des normes, sont de plus en plus fréquents ! Ainsi grâce aux efforts de chacun, nous sommes sur la bonne voie : poursuivons notre engagement pour la Marne !